Auteur : Manning, Olivia
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Olivia Manning, née le à Portsmouth et morte le à Ryde (île de Wight), est une femme de lettres britannique, connue principalement pour une série de romans où la thématique du voyage et de l’odyssée occupe une large place. Son expérience personnelle à l’étranger lui fournit la matière de ses écrits, qui démontrent toutefois de réelles qualités d’imagination. La critique lui reconnaît également un talent pour la description de lieux et une appréciation fine de la culture et de l’histoire des communautés qu’elle évoque.

Manning partage sa jeunesse entre Portsmouth et l’Irlande. Cette double culture, affirme-t-elle, lui donne l’impression de n’être nulle part chez elle, comme bien d’autres Anglo-Irlandais. Elle étudie l’art puis s’installe à Londres, où son premier véritable roman, The Wind Changes, est publié en 1937. En août 1939, elle épouse R.D. Smith («Reggie»), alors professeur pour le compte du British Council à Bucarest, en Roumanie. L’avancée des nazis en Europe de l'Est entraîne ensuite le couple vers la Grèce, l’Égypte et la Palestine. Manning s’inspire de cette expérience pour écrire les six romans qui constituent The Balkan Trilogy et The Levant Trilogy, deux trilogies rassemblées sous le titre Fortunes of War (en). C’est cette œuvre, publiée entre 1960 et 1980, qui reste la plus connue d’Olivia Manning. L’écrivain Anthony Burgess y voit le meilleur traitement de la Seconde Guerre mondiale qu’un auteur britannique ait proposé sous la forme de fiction.

Après la guerre, Manning retourne à Londres et y demeure jusqu’à sa mort. Pendant cette période, elle écrit des poèmes, des nouvelles, des romans, des essais et des critiques pour la British Broadcasting Corporation (BBC). Manning et son mari entretiennent tous deux des relations extraconjugales, mais l’éventualité d’un divorce n’est pas envisagée. Reggie Smith, persuadé que le talent de sa femme finira par être reconnu un jour, n’a d'ailleurs de cesse de l’encourager à écrire. Cependant, comme elle le craignait elle-même, la renommée de Manning est avant tout posthume ; en 1987, sept ans après sa mort, une adaptation télévisée de Fortunes of War avec Kenneth Branagh et Emma Thompson révèle toutes les qualités de ses deux trilogies.

La critique ne s’est que peu penchée sur les œuvres d’Olivia Manning. L’ensemble de sa production est jugé inégal par plusieurs critiques, avant comme après sa mort, et suscite des réactions partagées, notamment à propos de son approche des cultures étrangères. Ses œuvres ont tendance à réduire l’importance des différences entre les sexes, et n’ont au mieux qu’une place marginale dans la littérature féministe. Des études plus récentes ont cependant souligné l’importance de Manning en tant que femme de lettres s’intéressant à la guerre sur un mode fictionnel et à l’empire britannique finissant. Ses œuvres portent un regard critique sur la guerre, le racisme, le colonialisme et l’impérialisme, et font la part belle aux thématiques de l’identité et de la séparation, tant physique qu’affective.